Bal de Printemps, ou Lune perverse

Une fête! L'idée était horrible, il n'y avait que le directeur pour décidé d'organiser une petite sauterie où ses élèves pourraient tranquillement se trémoussés sur la piste. Et bien sûr, impossible d'y échapper! Lorsque ce genre d'évenement était organisé, nous devions nous y rendre par la porte ou par la fenêtre! Et puis, il y avait le smoking et nos amis les gants blancs. Dieu que je les aimais ceux là...

Mais puis-ce qu'il fallait s'y coller, autant faire en sorte que la soirée soit agréable. Ainsi je n'avais pas tarder à inviter Evangelina qui pour mon plus grand bonheur avait accepter d'être ma cavalière. Au moins, nous aurions l'occasion de discuter tranquillement.

Lorsque le jour de la dite fête arriva, je ne me sentais toujours pas prêt à m'y rendre. Pourtant ce n'était pas comme si je n'avais pas l'habitude. Mais en fait, c'était peut-être ça le problème! Je savais déjà tellement à quoi je devais m'attendre...

Je passais le début de la soirée à me préparer, tentant de faire quelques choses de mes cheveux pour ne pas qu'ils me gênent durant la douloureuse party. C'est donc correctement vêtu que je me présentais devant la porte de la chambre d'Evangelina, quelques minutes avant vingt heures trente. Lorsqu'elle vint ouvrir, je lui offrais un charmant sourire en m'inclinant légèrement.

Princesse, votre escorte est arrivée...

Hum finalement, l'idée du bal n'était peut-être pas aussi mauvaise que ça. Au moins, j'aurais eu l'occasion de voir Evangelina en robe de soirée, ce qui était une chose à ne pas manquer. Déjà quant temps normal elle était très mignonne, mais là il était plus correct de la qualifiée de belle. Comme quoi les moments changeaint vraiment d'une situation à une autre.

C'est tout naturel...

J'aurais été un bien piètre cavalier si je ne m'étais déplacé avant la fête pour l'y accompagner. En cet instant, on se serait cru à une toute autre époque. Difficile de croire que nous étions passer l'An 2009, il y a quelques mois. Les gens de la société dite "normale" ne comprendrait sûrement pas nos manies à rester groupés et à désirer encore des mariages entre personnes de même fortune.

J'attendis patiement qu'elle ferme la porte de sa chambre avant de lui proposer poliment mon bras. Vive les cours de maintient qui à douze ans m'avaient appris qu'une femme en robe de soirée ne devait si possible pas marcher seule.

Tu es magnifique. soufflais-je, les joues brûlantes.

Pour le moment, la soirée débutait pas si mal que ça. Je me trouvais au bras d'Evangelina prêt à entrer dans la bibliothèque qui avait été totalement transformée pour l'occasion. L'ambiance semblait agréable et en plus, pour le moment il n'y avait de Grégory en vue. Il avait du être vert de rage en apprenant que c'est moi qui accompagnait la demoiselle de ses rêves. J'aurais un sourire béat si jamais je me mettais à l'imaginer, fulminant et grognant sur tout ce qui bougeait autours de lui.

Mais bref, j'avais autre chose à faire que de penser à ce débile puis-ce qu'il n'était pas là pour le moment. Aussi entrais-je tranquillement lorsque vint notre tour. J'émis un léger sifflement devant la décoration et observais quelques instants ce qui m'entourait. Hé ben, le directeur n'avait pas lésiné sur les moyens...

Hé bien cela promet...

Alors que nous progressions dans la foule assez dispersée pour le moment, le charmant intru fit son apparition. Lorsqu'il nous remarqua, il agita longuement la main en nous rejoignant tout en tirant sa cavalière à sa suite.

Caleb... le saluais-je simplement.

J'avais déjà eu l'occassion de le voir à plusieurs reprises depuis l'incident mais jamais je n'avais réellement prit le temps de discuter avec lui. Pourtant cela pourrait être intéressant d'avoir un allié supplémentaire contre le grand crétin.

Et voilà que nous retrouvions au centre de l'attention de certaines personnes. Etais-ce si étrange de me voir en compagnie d'Evangelina? Décidément, malgré les semaines qui avaient passées, je ne m'habituais toujours pas à cette école remplit de fils et de filles de personnalitées importantes. Si j'avais été seul, il était clair que je leur aurais dit d'aller voir ailleurs s'y j'y étais, mais en présence d'Eva, rien à faire il fallait que je garde un tempérament calme et tous ces commérages devaient me flottés au dessus de la tête.

C'est une façon comme une autre de les occupés.

Caleb n'était pas le genre de personne que l'on pouvait nier aussi décidais-je de jouer les jeunes hommes sympathiques pour la forme. Pourtant, en moi-même je ne pouvais m'empêcher de penser que ce garçon n'était en réalité qu'un bouffon. Surtout depuis que j'avais été mis au courant de ses exploits dans l'école. Le coup des douches n'était pas son première méfait, loin de là.

Agréable soirée pour danser, n'est-ce pas...?

- Ce n'est pas faux. Néanmoins, j'espère que la période de slow ne durera pas trop longtemps, c'est d'un ennuis mortel. L'ambiance est bien plus grisante lorsque l'on se retrouve à faire les fous sur la piste.

Oui... C'est une question de goût.

Lui faire la conversation n'était pas si dérangeant que ça, sa bonne humeur étant communicative. Pourtant je décidais de prendre très vite congé de lui, Evangelina semblant bien plus tendu depuis son arrivée à nos côtés.

Nous allons vous laissez. Peut-être à tout à l'heure dans la soirée...

Avec un léger sourire, je repris les devants pour traverser le reste de la bibliothèque et nous trouver un coin un peu plus calme. Au fond, les groupes semblaient mieux répartit permettant un plus large champ de vision. Et puis mine de rien, on respirait mieux lorsque l'on était pas entassé les un sur les autres.

Lorsque ma charmante cavalière décida qu'il était pour nous de nous asseoir, je la suivis tranquillement et m'installais à ses côtés sur l'un des confortables sofas que je n'avais pas encore eu l'occasion de tester depuis mon arrivée à l'école. Nous étions bien mieux là qu'en compagnie des autres adolescents qui se dandinaient sur la piste de danse, mais surtout qui nous observaient d'une manière fort peu convenable.

Je n'ais rien contre ce genre de bal mais j'avoue que j'aurais préférer que celui-ci se déroule avec d'autres personnes...

Observant d'un oeil absent les élèves présent, j'esquissais un sourire lorsque j'aperçu Grégory de l'autre côté de la salle. Il était en fort charmante compagnie mais cela n'avait pas l'air de lui plaire. Comme si c'est avec quelqu'un d'autre qu'il aurait voulu aller à ce bal qui promettait décidément des surprises de taille.

Est-ce qu'une valse te plairait à un moment ou à un autre de la soirée?

Tu dois sûrement avoir raison...

Il était vrai que je voyais mal les professeurs se débarasser des élèves de notre école durant une soirée juste pour faire plaisir à deux ados, dont un qui leur posait beaucoup de problème. Et puis même si nous disposions d'autres étudiants pour l'occasion, comme elle le disait cela serait toujours pareil.

Ouf... Et moi qui croyais que tu allais tout simplement refuser.

Souriant légèrement, je refixais mon attention sur la salle qui se remplissait au fil du temps qui passait. Bizarrement, au plus le nombre de jeunes grandissait au plus la salle devenait froide et morte. La luminosité quant a elle se faisait aussi de plus en plus faible. Qu'est-ce qu'il se passait encore ici... Etais-ce le fameux livre qui agisait à nouveau? Pourtant, il était rester dans la chambre d'Evangelina aujourd'hui...

Non, pourquoi refuserais-je lorsque c'est demandé si gentiment ?

Je jetai moi aussi un oeil à la salle et fus surprise par la luminosité qui diminuant de manière perceptible. Je levai les yeux vers les lampes décorées au-dessus de nos têtes pour vérifier qu'elles fonctionnaient normalement, et il me semblait que c'était le cas. Je baissai mon regard et un frisson me parcourut l'échine. Pourtant, quelques minutes plus tôt, la salle me semblait chaude et agréable. Je n'avais pas l'impression que ces symptômes précédaient une crise, et il n'y avait encore rien qui aurait pu me pousser dans mes retranchements.

Alexander, je me sens mal...

Ma vision se rétrécissait au fur et à mesure que la lumière s'amenuisait autour de nous. Me tournant vers lui, je crus croiser d'autres yeux que les siens, des yeux d'une étrange couleur violette, et cela durant une bonne seconde. Puis ses yeux reparurent intacts. Je repensai aussitôt au jeune homme de ce surprenant rêve éveillé... Etait-ce encore un coup du livre ?

C'était une assez bonne explication! Quoi qu'elle avait toute les raisons de refuser vu qu'il se passait un truc soit louche, soit qui la mettait dans l'embarras, à chaque fois que nous nous trouvions ensemble. A se demander si sortir tous les deux était vraiment la meilleure chose à faire. Néanmoins, si je faisais toujours les meilleures choses à faire, il est clair que je ne me trouvais pas dans cette école de barges, une année en dessous de celle dans laquelle je devrais me trouver. Et puis, elle était tellement mignonne qu'elle était loin d'inviter à faire le meilleure choix!

Un sentiment étrange, comme un étouffement ou une noyade sans la partie fringues mouillés, s'empara de moi. Ma peau tant tôt brûlante, puis l'instant d'après aussi glacée qu'un iceberg, me piquait d'une manière fort désagréable. La lumière ne cessait quant à elle pas de diminuer et j'avais l'impression que nous étions les seuls à le remarquer puis-ce qu'Evangelina se plaint à son tour. Elle devait souffrir des mêmes problèmes que moi ce qui impliquait le fameux livre d'A.D.L.

Lorsque la lumière disparu finalement, je me sentis tomber dans un gouffre dont la fin ne m'apparu pas. Pas de choc, pas de douleur, juste une impression cotoneuse au niveau des membres et un brouillard déstabilisant au niveau de la tête. Je ne pus résister très longtemps contre la léthargie qui m'attirait et c'est sans avoir pu prononcer un seul mot que je fermais les yeux.

POV Vava (Mouahahah <3)

Alors que jusqu'ici, il n'y avait que le silence autours de moi, une étrange cacophonie me surprit dans ma sérénité. Jamais la mort n'avait été aussi bruyante, même lorsque nous avions eus la chance de retourner sur nos terres deux cent ans après la décomposition de nos pauvres enveloppes charnelles. J'ouvris avec peine les yeux et fus frapper d'un spectacle mortellement étranger! Mais qu'est-ce que c'était que ces accoutrements hideux que portaient les gens qui avaient été conviés à cette fête?! Si il s'agissait bien d'une fête bien évidement!

Etirant un peu mes membres noueux, je me redressais légèrement pour continuer mon enquête du territoire. La fameuse musique semblait provenir de petits blocs noirs qui avaient été dissiminés dans toute la pièce. Celle-ci était grande et cernées de toute part par de grandes bibliothèques. Tout n'était pas perdu, il y avait au moins une chose que je connaisais ici...

Rien ne passa, tout s'amplifia. Bientôt, je ne vis plus rien du tout, comme si je sombrais doucement vers l'inconscience, ce qui semblait en réalité être le cas. Au final, je ne ressentis plus rien sinon un immense vide, comme si je flottais ailleurs. Ce n'était ni agréable, ni désagréable.

Et POV Sery ()

De la mort si paisible qui m'enveloppait depuis de longues années, je fus éveillée dans une étrange atmosphère. J'ouvris les yeux et ne vis que couleurs et lumières. Ma vision se fit plus fine et je m'habituai à cette ambiance. Il y avait beaucoup de gens. Des dizaines et des dizaines de personnes qui... se dandinaient de manière fort peu convenable au milieu de la salle. Une bibliothèque, à en croire les livres disposés sur des étagères autour de nous. Tout ce qui m'entourait était étrange et assez effrayant sur les bords. Les vêtements ressemblaient plus à des bouts de tissus qu'à de réelles tenues, ces lumières artificielles provenaient de petites choses presque invisibles - rien à voir avec la lumière des bougies ! -, et la musique était assourdissante alors que le groupe de musiciens - munis d'instruments étranges eux-aussi - était à l'autre bout de la pièce.

Je me redressai pour essayer de trouver un point de repère, ou même une explication probable à tout ceci ! Que se passait-il donc ?? Et pourquoi personne ne remarquait-il que quelque chose de cette envergure s'était produit ? Après tout, je venais sans doute d'apparaître au beau milieu de nulle part, ce n'était pas forcément des plus courants, surtout chez moi !

Pourquoi est-ce que moi, mort depuis plus neuf siècles, je me retrouvais au milieu de tout ces gens! Surtout qu'il ne prenait même pas la peine de se tourner vers moi ce qui n'était absolument pas dans mes habitudes. Moi vantard? Ah non cela absolument pas, vous rêvez là...

M'extirpant du siège, fort peu confortable d'ailleurs, dans lequel je me trouvais j'eus la désagréable surprise de sentir quelques choses glisser de mon épaule. Mais qu'est-ce que je faisais avec les cheveux longs?! Et noir qui plus est! Portant la main à ceux-ci, je les replacais derrière moi avant de porter ma main au truc qui me serrait la gorge. Je détachais le bout de tissu en forme de papillon et le fourrais dans la poche du pantalon que je portais. Le tissu lui aussi des plus étranges. Beaucoup moins rèche que ce que je portais à mon habitude. J'ôtais ensuite la veste de la même couleur et la posais sur le dossier du fauteuil. Ouf, cela allait déjà mieux. Cette pièce était surchauffée en plus! Le confort n'était plus ce qu'il était ici.

Puis-ce que j'étais là, autant en profiter! Je regardais les personnes présentes autours de moi et tombais sur une demoiselle blonde, aux traits encore enfantins, mais qui me semblait tout à fait perdue. Parfait, c'était presque mon genre...

Bonsoir princesse... Ne trouvez-vous pas que cette petite sauterie est loin d'être très attrayante?

Le jeune homme à côté de moi se leva et commença presque à se déshabiller, comme si c'était tout à fait normal. Mais que faisais-je ici ? J'aurais préféré rester à dormir pour l'éternité !
Il se pencha alors vers moi pour me saluer. Dans ses manières, je crus reconnaître un être proche. Ou en tout cas, c'était comme si je l'avais déjà vu quelque part. Il me disait quelque chose ! Et puis, il y avait le "Princesse"... Mais il ne ressemblait absolument pas à Valdios ! Ce ne pouvait être lui...

Bonsoir messire. Je suis de votre avis. Je ne comprends absolument pas ce que ces jeunes font ici à bouger de cette manière ! Ce n'est même pas de la musique qui sort de ces étranges objets noirs ! J'avoue ne pas savoir où je me trouve...

Je me levai à mon tour et fus surprise par l'aspect général de ma robe. Jamais je n'aurais mis quelque chose d'aussi dénudé ! J'avais les épaules nues, ce qui était loin d'être convenant !
Apercevant une mèche blonde sur mon épaule, je fus aussi étonnée par la longueur de celle-ci. Depuis quand avais-je coupé mes cheveux ?

Voulez-vous m'accompagner dehors s'il vous plait ?

Je pense ressentir le même genre de sentiments que les vôtres. Ces adolescents n'ont donc pas conscience qu'ils ont l'air ridicule autant dans leurs apparences que dans leurs manières...

Mon dieu, j'avais eu la chance de tomber sur la seule personne de ce bal à se comporter d'une manière normale et qui en plus était du même avis que moi. La soirée pourrait peut-être être un peu plus intéressante et riche en nouvelles rencontres.

Avec le plus grand des plaisirs Dame... Tiens il me semble ne pas vous connaître. De quel nom, votre si belle personne a t'elle hérité...?

Lui donnant mon bras, j'entrepris de rejoindre à ses côtés le dehors, mais la seule sortie me semblait être la porte au fond de la salle puis-ce que cette pièce n'était pas munie de balcons. Quelle désolation ce bâtiment! Mais quel était le pauvre qui y résidait et avait osé organiser un tel bal dans une telle ruine!

Après avoir contourner le groupe de danseur, c'est dans un long couloir que nous trouvions. Puis-ce que nous n'avions pas le choix, autant continuer tout droit, à un moment où un autre nous finirions bien par trouver une porte nous permettant de sortir. Ce qui arriva très vite. Après avoir traverser tout le bâtiment, voilà que nous nous retrouvions sur un étrange sol gris où rien ne poussait.

Lâchant son bras, j'entrepris de faire de l'équilibrisme sur un petit muret. Cela faisait longtemps que je n'avais plus l'occasion de faire ce genre de chose, il fallait dire qu'en étant vaporeux on ne pouvait pas faire grand chose non.

Je me demande réellement où j'ai pu atterrir...

Je le suivis dehors et fus tout aussi surprise de découvrir non pas un jardin ou un parc mais plutôt un sol dur et uniforme. Ne me dites pas que je venais de finir en Enfers... Pourtant, je m'y étais déjà rendue, et ce qui m'entourait n'y ressemblait pas ! C'était terriblement déroutant.

Je me nomme Serenity d.Lockart, fille du Comte et de la Comtesse d.Lockart. Et vous, bel inconnu ? lui retournai-je la question en admirant son numéro d'équilibriste sur un petit muret près de l'entrée.

Il n'y avait rien à faire, tout dans ses gestes me semblait familier, alors que j'étais certaine de ne jamais avoir croisé ces yeux-là ! Je fermai les yeux et pris une grande inspiration pour tenter de remettre mes idées en place, puisqu'elles voulaient me tenir en erreur. Valdios était mort... Mais moi aussi je l'étais ! Ce devait être un délire... Et maintenant que j'étais dans une sorte de vie étrange et nouvelle, je ressentais le manque qui revenait petit à petit me hanter... J'avais donc certainement des hallucinations.

Alors que bien évidement je marchais sans aucun problème sur ce fameux mur, cherchant des yeux les étoiles, les paroles de cette fille me choquèrent! Troublé comme jamais, mon pied glissa et je trouvais le moyen de tomber sur ce sol gris sans la moindre délicatesse. Aie! Qu'est-ce que cette chose pouvait faire mal quant on y tombait, à mon époque le sol était bien plus confortable. Mais je ne fis pas vraiment attention à cette douleur, me concentrant plutôt vers celle que je venais d'accompagner jusqu'ici.

Serenity...

Je ne pouvais y croire! Cette personne devait mentir, elle avait entendu parler de ma Serenity et désirait lui ressembler! D'où les cheveux blonds, la petite taille et toute les autres choses qui la faisait lui ressembler. Je me relevais, légèrement chancelant, et me tournais enfin vers elle. Je n'aimais pas ce genre de plaisanterie et je me trouvais désormais dans une humeur fort mauvaise.

Vous mentez! Comment connaisez-vous, Serenity?! Répondez, imposteur!

Mon nom le fit trébucher, et il s'écrasa sans grâce aucune sur le sol régulier. Ca devait faire affreusement mal ! Je m'approchai de lui, prête à lui poser la question et à l'aider à se relever, mais il le fit bien avant moi.
Je hochai la tête lorsqu'il répéta mon prénom. C'était comme si je venais de lui parler du diable... Que lui prenait-il de réagir de cette façon ??? Le pire, c'est qu'il en devenait effrayant... Sa mauvaise humeur transperçait de sa peau.

La mienne ne se fit pas attendre ! Comment osait-il me traiter de menteuse ?! J'étais tout de même la fille du Comte et de la Comtesse ! Et j'avais occupé un haut poste aux côtés de... mon mari.. Chris. Alors que lui était sans doute un petit qui avait appris les bonnes manières pour séduire les dames de la haute société !

Je ne mens pas ! Pour qui vous prenez-vous pour m'accuser d'une telle chose ? Ne me traitez pas d'imposteur, et ne me donnez pas d'ordre ! Avouez, vous essayez de m'embrouiller... Je parie que vous êtes complice de cette mascarade ! J'étais bien mieux morte que dans cet étrange univers !

Mais cette façon de s'énèrver lui ressemblait terriblement! Elle ne pouvait pas lui ressembler à ce point là! C'était impossible qu'elle mente de cette façon! Mais alors... c'était elle!!

Eclatant de rire, oui la folie cela fait rire, je me laissais tomber au sol alors que je venais à peine de me relever avant de me calmer et reprendre un peu mon sérieux.

C'est pas vrai... Après tout ce temps, voilà que nous nous retrouvons à la même époque. Et surtout côte à côte... Si c'est un rêve, j'espère ne pas me réveiller, jamais!

Attrapant sa main délicatement, je la tirais vers moi et la faisais tomber dans mes bras pour la serrée contre moi. Elle m'avait terriblement manquer. Beaucoup trop pour un vivant et encore plus encore pour un mort puis-ce qu'à part penser nous n'avions rien à faire.

Enfin te voilà, Serenity...

Il était à peine debout qu'il retombait à nouveau au sol en éclatant de rire. Etait-ce si drôle de me faire tourner en bourrique de la sorte ?

Trouvez-vous cela amusant de déranger les pauvres gens qui ont fait leur vie et sont à présent morts ? Je ne trouve pas qu'il y a de quoi rire...

Je ne comprenais rien à ce charabia qui sortait de sa bouche, et j'étais trop énervée pour essayer de faire un effort ! Il délirait, il était fou ! En même temps, il fallait être fou pour ramener les morts à la vie...
Il m'attira soudain à lui et je tombai dans ses bras qu'il resserra autour de moi.

Non mais là vous dépassezles bornes...

Si on me l'avait dit, je ne l'aurais pas cru ! Mais tout dans sa façon de me tenir contre lui, et dans l'intonation de sa voix, me ramenait à lui...

Valdios ? demandai-je, abasourdie, en levant les yeux vers lui.

Tu sais bien que je dépasse toujours les bornes...

Même si son corps était totalement différent, dans cette étreinte je pouvais ressentir la chaleur qui l'avait habitée par le passé. Même si elle ne me l'avait pas dit, j'aurais du deviner que c'était elle. Comment avais-je pu la côtoyée sans la reconnaître, moi qui l'aimais plus que personne et qui la connaisait par coeur?

Qui d'autre aurait oser un tel acte? Bien sûr que c'est moi ma tendre princesse...

L'éloignant quelques peu de moi, je posais délicatement mes lèvres contre les siennes. Le contact était bien différent mais c'était la même impression qui en ressortait. Mais que faisait-elle dans ce corps au fait? Elle était beaucoup plus belle avant, enfin c'était une femme adulte et splendide, c'était plutôt cela qui changeait.

Il me le confirma de plusieurs manières différentes, mais ma préférée fut tout de même la dernier, celle où il m'embrassa. Je fus d'abord surprise du contact si... inhabituel de ses lèvres. Mais après tout, il n'avait pas le même corps, et sans doute moi non plus ! Néanmoins, je le reconnaissais distinctement dans la façon dont il posait ses lèvres sur les miennes pour m'offrir un doux baiser, auquel je répondis sans tarder. D'abord, je me contins un peu, presque réticente face à ce corps et à ces lèvres qui n'étaient pas les siennes. Mais bientôt, je le lui rendis avec plus de passion, comme pour tenter de rattraper le temps perdu. C'était si bon de le sentir à nouveau près de moi, de pouvoir le toucher - même si, encore une fois, ce n'était pas son apparence -, et de pouvoir me tenir dans ses bras alors qu'il m'embrassait ! Combien d'années avais-je supporté son absence, ne faisant que de penser à lui sans cesse ?

Tu m'as tellement manqué !!! Jamais je n'aurais pensé te revoir, et surtout pas de cette manière... Je ne sais pas ce que nous faisons ici, ni pourquoi nous sommes tels que nous sommes, mais je suis heureuse de te revoir, d'être à nouveau avec toi ! Même si je ne sais pas combien de temps le destin nous accordera...

Je n'en revenais pas d'être ici à ses côtés ! C'était tout simplement impensable, mais c'était vrai. C'était la réalité pure et dure, concrète, sans aucun doute possible !